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Qu’est-ce qu’une concertation réussie ?

Iter vous donne ses bonnes pratiques en 3 questions à Céline Billard et Hindee Goury.

Céline Billard

💼 Cheffe de projet à Iter depuis 2006

🥇 Sujets de prédilection : mobilité employeur, planification de la mobilité, articulation urbanisme et mobilité







Hindee Goury

💼 Chargée d’études à Iter depuis 2019

🥇 Sujets de prédilection : plans de mobilité employeurs, plans de mobilité à l’échelle des territoires, plans vélo et schémas directeurs cyclables





1///Quels sont pour vous les 3 mots clefs qui incarnent une démarche de concertation de qualité ?

DIALOGUE
La concertation permet d’assurer un dialogue entre les pouvoirs publics et les citoyens qui vivent le territoire au quotidien, et aussi entre les citoyens eux-mêmes. Ce dialogue est dans les deux sens : il fait remonter mais également redescendre de l’information. Grâce à cet outil, on instaure un temps d’échanges entre tous les acteurs d’un territoire, dont certains ne se côtoient pas forcément, pour communiquer sur un sujet qui les concerne tous : en l’occurence la mobilité.

ECOUTE
Aussi bien via les enquêtes que les ateliers, on va recueillir de la donnée à laquelle nous n’aurions pas accès autrement. Il y a des données chiffrées mais aussi de la donnée sensible. On écoute les avis des uns et des autres, les témoignages, ce qui nous amène à identifier des points qu’on n’avait pas perçus précédemment. C’est ainsi qu’on repère des initiatives locales qui n’étaient pas visibles ainsi que des porteurs de projets, actuels ou potentiels, sur lesquels on va pouvoir s’appuyer pour construire le projet de mobilité.

SENSIBILISATION
La concertation est un bon moyen d’expliquer le territoire, de sensibiliser sur les enjeux qui se cachent derrière la mobilité, de communiquer sur ce que font déjà les pouvoirs publics et parfois les acteurs socio-économiques, que les usagers ne perçoivent pas forcément au quotidien. Le fait de travailler collectivement sur des pistes de solutions lors des ateliers de co-construction agit également comme un levier de sensibilisation et d’engagement. Cela permet par ailleurs de tester l’adhésion aux idées qui émergent.


2/// Comment pratiquez-vous la concertation chez Iter ?

Iter pratique la concertation depuis plus de 20 ans. Du fait notamment de notre statut SCOP, elle fait partie de notre ADN. Nous concevons et/ou testons en interne les solutions que nous proposons ensuite à nos clients. Nos équipes sont formées à la concertation et sont en mesure de s’adapter aux caractéristiques des populations avec lesquelles elles sont en contact. Nous disposons d’une palette d’outils de facilitation que nous mettons au service de ces différents publics.
De plus, nous avons construit un important réseau de partenaires dont certains sont spécialisés en design de services. C’est le cas par exemple de la SCOP Océan Bleu à Toulouse, à laquelle nous faisons parfois appel pour compléter notre approche de la concertation.


3/// Suite à votre expérience, quels sont les écueils que vous avez repérés ?

Tout d’abord le manque de définition d’objectifs précis :
Que veut-on recueillir comme matière ?
Que veut-on diffuser ?
Qui va-t-on concerter pour récolter ces données, quels sont les publics prioritaires ?
Et enfin quel outil sera le mieux adapté pour mobiliser ces acteurs ?
Ces objectifs, c’est également important de bien les communiquer aux publics mobilisés. La concertation sert à nourrir une réflexion autour d’un objectif collectif et non individuel : ce n’est pas un espace de demandes mais bel et bien un espace de travail.

Ensuite, il faut faire attention à la tentation de multiplier les enquêtes, les ateliers… Il existe en effet toute une palette d’outils mobilisables, mais ce n’est pas en les utilisant tous qu’on aboutit à une bonne concertation. Il est important de recourir aux bons outils, au bon moment, avec les bonnes personnes. D’où l’importance de définir des objectifs précis !
Il faut être conscient que mobiliser les gens est en général difficile : tout le monde est très occupé, a son travail, son quotidien à gérer. Il est donc essentiel de cibler le sujet et les publics afin que les personnes se sentent vraiment concernées et dégagent du temps pour cet exercice.


Et le mot de la fin ?

La concertation ne concerne pas que la sphère publique : c’est pareil quand on travaille pour un établissement privé !
Par exemple, dans le cadre d’un Plan de Mobilité Employeur, la concertation va permettre d’une part d’établir ce dialogue entre la direction et les salariés, en intégrant d’ailleurs d’autres usagers éventuellement (universités, laboratoires,…), et d’autre part d’identifier des initiatives et les porteurs de projets.

Cas récent de concertation >>> Le Pays Lauragais

📆 Date de réalisation : premier semestre 2021
🏞 Type de territoire : 4 EPCI et 16 communes, sur 3 départements (Aude, Tarn et Haute-Garonne). 
Très vaste, il compte + de 100 000 habitants.
🎯 Mission Iter : réalisation d’un diagnostic en 3 phases - L’analyse du territoire, la concertation, la co-construction de premières pistes de solutions.
🎤 La concertation : 3 enquêtes en ligne (élus, citoyens et employeurs), 12 entretiens ciblés, 6 ateliers collaboratifs (citoyens, acteurs socio-économiques)

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